Thomas Ostermeier, les conditions d’un théâtre populaire

Entretien
Théâtre

Thomas Ostermeier, les conditions d’un théâtre populaire

Entretien avec Thomas Ostermeier

Le 18 Mai 2013

A

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Couverture du numéro 117-118 - Utopies contemporaines
117 – 118

EN 2004, Thomas Oster­meier est le pre­mier artiste asso­cié du Fes­ti­val d’Avignon dans le cadre du pro­jet que les deux directeurs nou­velle­ment nom­més, Hort­ense Archam­bault et Vin­cent Bau­driller, ont élaboré pour ce fes­ti­val. À Avi­gnon, l’artiste a déjà présen­té plusieurs spec­ta­cles, dont notam­ment, en 1999, SHOPPING AND FUCKING de Mark Raven­hill, HOMME POUR HOMME de Bertolt Brecht et SOUS LA CEINTURE de Richard Dress­er qui l’ont révélé au pub­lic français. La même année, après avoir dirigé La Baracke, sorte de lieu-lab­o­ra­toire asso­cié au Deutsches The­ater, il prend la direc­tion de la Schaubühne, une insti­tu­tion phare dans le paysage théâ­tral alle­mand.

Nan­cy Del­halle : Quelles étaient les moti­va­tions pour accepter d’être le pre­mier artiste asso­cié au Fes­ti­val d’Avignon ? Quels étaient pour vous les enjeux ?

Thomas Oster­meier : Un des élé­ments impor­tants était mon ami­tié avec Hort­ense Archam­bault et Vin­cent Bau­driller. Être artiste asso­cié don­nait la pos­si­bil­ité de créer la pro­gram­ma­tion ensem­ble avec les deux nou­veaux directeurs. C’était l’occasion pour moi de rassem­bler des met­teurs en scène alle­mands que j’admire et qui n’étaient peut-être pas très con­nus en France à l’époque, comme René Pollesch, Christoph Marthaler ou Frank Cas­torf, même si les deux derniers avaient déjà fait des tournées en France avant. Ces artistes essayaient de dévelop­per un théâtre engagé et même poli­tique. Il y avait notam­ment une pro­duc­tion de Marthaler trai­tant de cette péri­ode à Zurich où l’économie ser­vait de pré­texte à des déci­sions artis­tiques qui étaient en réal­ité des déci­sions poli­tiques. Être artiste asso­cié m’a donc don­né la pos­si­bil­ité de rassem­bler une grande par­tie des met­teurs en scène alle­mands et inter­na­tionaux qui représen­tent le théâtre que j’aime le plus. Il est dom­mage que Simon McBur­ney n’ait pu venir mais il a été artiste asso­cié par la suite (2012). L’enjeu était donc plutôt un désir de pro­gram­ma­tion.

N. D. : Avez-vous eu l’impression de col­la­bor­er à la con­sol­i­da­tion d’un axe fran­co-alle­mand ?

T. O. : La nation­al­ité n’a jamais joué un rôle impor­tant pour moi. Les ques­tions qui m’intéressaient étaient plutôt celle du pub­lic – qui est mer­veilleux à Avi­gnon –, celle de la présence d’une tra­di­tion et celle d’un intérêt pour l’avant-garde théâ­trale. Par rap­port à cela, la nation­al­ité ou la sit­u­a­tion géo­graphique du Fes­ti­val dans le monde ne sont pas impor­tantes. Le ren­force­ment de l’axe fran­co-alle­mand fut peut-être un résul­tat de cette pre­mière aven­ture, mais ce n’était pas pen­sé en ce sens, pas prévu comme tel.

N. D. : En 2004, vous présen­tez au Fes­ti­val plusieurs spec­ta­cles dont WOYZECK de Büch­n­er et NORA d’après MAISON DE POUPÉE d’Ibsen. Ce sont des textes issus du réper­toire, ce qui tranche un peu avec votre pre­mière démarche à la Baracke et à la Schaubühne, plutôt axée sur l’écriture con­tem­po­raine, sur des auteurs moins con­nus. Com­ment négo­ciez-vous alors cette ori­en­ta­tion vers une relec­ture du réper­toire par rap­port à la dimen­sion de lab­o­ra­toire liée au tri­an­gle « théâtre- société-poli­tique » du début ?

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Nancy Delhalle
Nancy Delhalle est professeure à l’Université de Liège où elle dirige le Centre d’Etudes et...Plus d'info
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